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Extraits du livre - Libürüaren sail zonbait
 

LE RETOUR DE L'AMBRE JAUNE (INTRODUCTION)

(...) "L'avenir et ses corolles-arc-en-ciel-aux-nuées-ultramarines étaient entre mes mains. Oui car l'avenir commence là où la première paupière se lève, où grince le premier volet, dès potron-minet, dans la première chaumière que nous reconnaissons comme la nôtre. J'étais loin de me douter du nœud gordien auquel j'allais être confronté. Accroché aux trottoirs en pente de mon quartier, un monstre adipeux et suant me tenait les chevilles avec l'objectif que je décrochasse et que je roulasse jusqu'au pied de ma Haute-Ville. Mais j'avais le cœur saillant, l'âme affable en bandoulière, assez d'oxygène pour des années, assez d'énergie pour monter l'Annapurna en marche arrière avec, dans mon sac à dos, l'encyclopédie Universalis, les Mémoires d'outre-tombe de Chateaubriand, ma compagne et la collection complète du "Club des cinq". Pas un histrion, pas un potentat local n'aurait pu, à ce moment, me dérouter de ma mission. J'irai jusqu'au bout, pensais-je en cet instant." (...)


CONSEILLER MUNI... SI PALE...

(...) Par contre, maire c'est hyper cool. Il est content le maire. Au début, il "flippait grave", comme disent les jeunes. Maintenant il fait des stages pour apprendre à ranger son bureau et tout. Par exemple il y a un truc hyper dur, c'est retrouver le bout du rouleau de scotch quand on l'a perdu. Surtout quand t'as pas d'ongles. Alors il faut remettre la petite languette à chaque fois. Et bé maintenant il y arrive, le maire, avec les stages. Je me demande si je ne vais pas m'y mettre aussi.(...)


REMETTRE AU LENDEMAIN

(...) Il ne faut pas « remettre au lendemain », mais remettre quoi ? Notre morale judéo-chrétienne nous parle inconsciemment de travail. Mais il y a la sieste, la contemplation de la nature et du temps qui passe, le bonheur de voir pousser les arbres, d'écouter les sons la nuit, regarder la pluie de la fenêtre ruisseler le long des rigoles, lire un roman au soleil sous les bocages, cueillir des champignons, et des tas d'autres choses qu'il serait cruel de remettre au lendemain. (...)


QUINZE ANS

(...) Mon école c'est les filles, les copains, et la pelote entre midi et deux et pendant la récré. Le reste, la prof de français, la prof de maths, le pion juché sur son pupitre et qui dort, juste bon à enseigner l'obéissance, l'ordre et la discipline, je les exècre. Je ne suis pas là. J'attends que le temps passe. J'attends de naître tout à fait pour virer ma cuti, ma carapace qui me protège. Je suis une tortue et je me protège du changement obligatoire, de l'école caserne et je défie tous les lièvres du coin. Mon ordre en latence tente de résister à l'ordre imposé par les soldats de la société. (...)